ÉDITO - Par Fabrice Martinez
TOUT SAUF L’INDIFFERENCE !
Dans la jungle des 12 700 opticiens français, créer et assumer ses différences, ce n’est plus seulement un choix, mais une question de survie !
Ce constat est d’autant plus vrai pour les 6 000 opticiens qui ont fait le choix de l’indépendance. Eux, ne bénéficient pas d’une communication nationale, d’un positionnement clairement défni, et d’une politique commerciale et marketing centralisée, qu’il faut « simplement » appliquer.
Leur positionnement, ils doivent le créer. Leurs différences, ils doivent les assumer ! Et c’est la condition sine qua none, pour pouvoir être reconnu, identifi é, repéré, bref, choisi ! Souvenez-vous des hésitations de Géo, dans le précédent numéro de Trait d’Union, perdu devant une multitude de magasins, proposant dans leur grande majorité… la même chose ! Quoi de plus triste en eff et, que nos centres commerciaux et nos centres villes, qui se ressemblent tous ? Mêmes façades, mêmes communications au même moment… quel ennui !!!
Alors me direz-vous, comment fait-on pour se différencier ? Pas de recette miracle, bien sûr, mais à la base, l’envie de raconter une histoire qui nous ressemble. L’envie de partager avec ses clients (ou futurs clients), une « expérience », qu’ils ne retrouveront pas dans le magasin d’à côté. Pas forcément meilleure, pas forcément moins bonne, mais différente ! La diff érence, elle peut se créer au travers de multiples leviers. Elle peut passer par une façade, des vitrines, des marques exclusives, une façon de les présenter, un accueil ou des attentions particulières, etc.
Ces pistes ne sont pas exhaustives, et on peut en sélectionner une, plusieurs, ou toutes, et bien d’autres encore ! Dans ce cas, l’indépendance est une chance, car nous n’avons quasiment aucune limite. Nous pouvons laisser libre cours à notre imagination, à nos envies, et créer des magasins à notre image. Ou du moins à celle du moment, car comme tout concept, les magasins vieillissent, les attentes et goûts des consommateurs changent, et il faut sans cesse se renouveler, au risque de sombrer une nouvelle fois dans l’indifférence…
Si on résume, l’opticien indépendant a une chance unique, qui compense largement son manque de « voix » : il peut se construire un magasin qui lui ressemble, et créer avec les porteurs qui le choisissent, un lien fort et durable. Alors, pour conclure, je paraphraserai Christophe Tavernier, qui disait « Nous ne devrions pas craindre la diff érence. Les plus à craindre c’est l’indifférence ! ».
|